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La saison 2022 de Formule 1 (F1) marque un grand tournant pour les écuries comme Mercedes-AMG Petronas F1 Team, Aston Martin Aramco Cognizant Formula 1 Team et Alfa Romeo F1 Team Orlen.
Cette nouvelle saison introduit un nouveau règlement obligeant ces dernières à repartir d'une feuille blanche pour la conception de leur F1. Découvrez ci-dessous les nouvelles F1 2022 de Mercedes-AMG, Aston Martin F1 et Alfa Romeo F1, toutes trois respectivement nommées W13, AMR 22 et C42 mais aussi les détails de ce nouveau règlement.
Avant de s’intéresser à la voiture, intéressons-nous à la nouvelle équipe et notamment aux pilotes qui seront au volant de cette nouvelle Mercedes-AMG F1 W13 E Performance.
Si Lewis Hamilton, 7 fois champion du monde dont 6 avec l’écurie Mercedes-AMG Petronas F1 Team, est toujours de la partie, George Russell, un jeune pilote, prend place à ses côtés. Très proche de l’écurie depuis ses 17 ans en rejoignant le programme "jeunes pilotes" de Mercedes-AMG, George Russell a rapidement su trouver ses marques et a déjà prouvé ce qu’il valait à plusieurs reprises lors de différentes courses ou tests avec l’écurie.
18 mois. C’est le temps qu’il aura fallu aux équipes de Mercedes-AMG Petronas F1 Team dans les usines de Brackley et de Brixworth pour développer la nouvelle Formule 1 de l’écurie.
Officiellement nommée Mercedes-AMG F1 W13 E Performance, elle est la 13ème produite par les équipes Mercedes-AMG depuis le retour de la marque en F1 en 2010. Le label E Performance fait référence aux voitures hybrides produites par Mercedes-AMG comme la GT 63 S E Performance.
Compte tenu du nouveau règlement technique entrant en vigueur en 2022, cette F1 est nouvelle à 98% et a su susciter l’intérêt et l’envie des équipes grâce aux nombreuses opportunités de développement offertes ; le volant étant le plus gros élément en commun avec la W12 de 2021.
La W13 affichera une philosophie unique sur la grille de départ. En effet, si les autres F1 sont plutôt larges, la Mercedes-AMG est quant à elle très fine avec des pontons et un capot très resserrés. La W13 semble fendre l’air par sa finesse.
En ce qui concerne l’avant, Mercedes-AMG a opté pour un aileron à 4 éléments, soit le maximum autorisé par le nouveau règlement. Les trois flaps de l’aileron sont très plongeants aux extrémités :
- Du côté du nez pour laisser passer le maximum d’air vers l’entrée du fond plat
- Du côté de la roue pour générer un effet outwash évacuant l’air par les côtés de la voiture et limiter les turbulences au niveaux des roues avant.
Le nez tient l’ensemble de l’aileron avant, y compris le plan principal. Il possède une surface très bombée et une extrémité ronde. L’aileron n’est pas horizontal dans l’objectif de dévier le flux d'air vers l’entrée du fond plat afin de générer le maximum d’effet de sol vers les pontons et les entrées d’air pour refroidir le moteur et rediriger le flux d’air vers l’aileron arrière et le diffuseur.
La finesse de la W13 laisse entrevoir un imposant plancher aux formes très travaillées. En effet, celui-ci n’est pas parfaitement plat et présente des vagues juste derrière l’entrée du fond plat. Avant le diffuseur, on remarque deux excroissances de chaque côté du plancher.
L’aileron adopte une forme en « W » plutôt unique par rapport aux autres véhicules. Quant au système DRS, il est maintenu par un pilier central.
Enfin, et contrairement à ce que l’on pouvait penser avec cette nouvelle réglementation, Mercedes-AMG a opté pour des suspensions à poussoirs plutôt que des suspensions à tirants.
Jamais autant de pièces n’ont été changées sur le moteur d’une F1 Mercedes-AMG depuis 2014. En effet, le nouveau règlement oblige les écuries à utiliser désormais du bio carburant E10 (10 % d'éthanol et 90 % de carburant fossile). Ce nouveau moteur et sa manière de l’agencer est ce qui a réellement permis de proposer une voiture drastiquement fine avec des entrées d’air plus étroites sans que les performances du moteur ne soient impactées. Ce nouveau moteur équipera d'ailleurs plusieurs écuries, dont Aston Martin F1.
En présentant sa nouvelle F1 AMR 22, aux côtés des spectaculaires Aston Martin Valhalla et Valkyrie AMR Pro, Aston Martin semble être à nouveau dans la cour des grands. La marque est sûre d’elle en étant la première à présenter sa voiture définitive et montre aux concurrents que la marque n’est pas à prendre à la légère. L’équipe se donne 5 ans pour gagner le championnat.
Contrairement à Mercedes-AMG Petronas F1 Team, Aston Martin Aramco Cognizant Formula 1 Team conserve ses pilotes, à savoir Lance Stroll et Sebastien Vettel, 4 fois champion du monde.
En revanche, l’équipe gagne un nouveau sponsor titre, Aramco, en remplacement du sponsor BWT. Avec ce nouveau partenariat, la voiture abandonne la couleur rose au profit d’un jaune fluo que l’on retrouve chez Aston Martin Racing et qui s’accorde magnifiquement avec le vert anglais.
L’aileron de la AMR 22 se compose aussi de 4 éléments mais contrairement à la Mercedes-AMG W13, le plan principal de celui-ci est assez court et n’est pas directement tenu par le museau. Ce plan principal aura pour rôle de conditionner l’arrivée de l’air vers le fond plat sans générer directement de l’appui aérodynamique sur l’aileron. Ce rôle sera principalement accordé au deuxième plan et aux deux flaps qui, eux, sont directement attachés au nez. Bien entendu, ces 3 éléments conditionneront aussi l’arrivée de l’air vers les entrées du fond plat
De profil, on remarque que l’aileron est placé relativement haut avec un plan principal incliné vers l’arrière. Ce détail fait penser à la lame de la Valkyrie AMR Pro ou encore au capot de la Valhalla. Rappelons que ces deux voitures sont fortement inspirées des sports automobiles et notamment la F1. En augmentant la hauteur entre la piste et l’aileron, l’objectif est de laisser passer un grand volume d’air sous la voiture pour gérer un maximum d’effet de sol.
Tout comme la Mercedes-AMG W13 et contre toute attente, la AMR 22 utilise également des suspensions à poussoirs. Ces suspensions sont développées par Aston Martin. Comme à l’avant, les suspensions à l’arrière sont plutôt traditionnelles aux précédentes F1 puisqu'elles sont à tirants. Ces dernières sont développées par Mercedes-AMG, ce qui n’est en rien étonnant puisque Aston Martin F1 collabore pour la deuxième année consécutive avec eux. Ils fournissent le moteur mais aussi la boite de vitesse. D'ailleurs, sur une F1, les suspensions sont directement attachées à la boite de vitesse.
À l’heure actuelle, les entrées du fond plat avec leurs ailettes verticales ont été masquées car il s’agit de l’un des éléments les plus critiques qui conditionne une très grande partie de l’appui aérodynamique et donc des performances de la AMR 22.
Les entrées d’air sont carrées et relativement petites, tandis que les pontons très arrondis et très larges font pratiquement toute la largeur de la F1. Ils convergent au centre la voiture jusqu'aux suspensions arrière. Cette disposition des pontons implique de placer les radiateurs de manière horizontale. Cela implique de dégager l’air chaud du moteur par le haut, d’où la présence d’un très grand nombre d'ouïes de requin. Vue de haut, la AMR22 dévoile une largeur importante contrairement à de nombreuses monoplaces sur la grille.
Pour l'écurie Alfa Romeo F1 Orlen Team, la saison 2022 marque non seulement une nouvelle voiture mais aussi une nouvelle paire de pilotes consitutée de Valteri Botas, ancien pilote Mercedes-AMG et co-équipier de Lewis Hamilton, et Zhou Guanyu, premier pilote chinois en F1, qui a réussi la passerelle de la F2 à la F1. Ces deux pilotes sont également les ambassadeurs du nouveau SUV de la marque, l'Alfa Romeo Tonale.
Les ingénieurs d'Alfa Romeo F1 ont visiblement pris le parti d'avoir une approche différente de l'aérodynamisme par rapport à la concurrence puisque de nombreuses pièces de la C42 arborent des éléments uniques sur la grille. Commençons tout d'abord par l'un des éléments les plus impressionnants et différenciant : l'aileron avant. Comme la plupart des écuries, la C42 est dotée d'un aileron à 4 éléments où le nez ne tient pas le plan principal. En revanche, cet aileron intrigue par ses flaps qui, contrairement aux autres monoplaces, sont très imposants du côté du nez. Cela laisse supposer qu'Alfa Romeo ne cherche pas directement a envoyer de l'air sous la voiture mais plutôt vers le moteur. Comme à l'accoutumée chez Alfa Romeo F1, les flaps de l'aileron avant chutent du côté de la roue pour créer un effet outwash en expulsant l'air par les cotés de la voiture et éviter les turbulences au niveaux des roues avant.
Les entrées d'air sont triangulaires et relativement imposantes, contrairement à la majorité des monoplaces sur la grille. Cela s'explique par une cheminée centrale très étroite avec un pilier central et deux petites entrées d'air.
L'espace entre les pontons et le plancher sont très creusés afin d'apporter le maximum d'air à l'arrière de la voiture, sur le diffuseur. On remarque que les bords du plancher disposent d'une ailette qui devrait permettre la création d'un vortex entre le plancher et la piste pouvant sceller l'air sous la voiture.
Comme depuis plusieurs années, le team Alfa Romeo F1 est motorisé par l'écurie Ferrari. Et comme cette dernière, l'Alfa Romeo F1 a intégré des ailettes de requin sur ses pontons pour extraire la chaleur du moteur, à l'image de l'Aston Martin AMR22.
Enfin, nous découvrons à l'arrière que les suspensions sont à poussoirs, comme à l'avant, ce qui est loin d'être commun puisqu'il s'agit de la seule monoplace avec cette configuration de suspensions.
Avec l’adoption d’un nouveau règlement technique radicalement différent, les monoplaces arboreront une nouvelle silhouette promettant plus de spectacle. Pour cela, l’aérodynamisme des monoplaces sera fortement simplifié avec notamment des ailerons avant et arrière revus mais aussi avec la disparition des bargeboards que l’on appelle aussi déflecteurs latéraux.
Lors des précédentes saisons, ces ailerons et déflecteurs utilisaient les flux d'air pour augmenter l'appui global de la voiture, améliorant sa stabilité à haute vitesse. Cela avait pour conséquence de générer des flux d'air perturbés ne permettant pas à une monoplace poursuivante d'avoir un appui optimal, ce qui la déstabilisait et engendrait des pertes de temps par rapport à son concurrent, limitant de fait les dépassements en piste tout en générant une usure excessive des pneumatiques. En 2021, la F1 poursuivante accusait une perte d’appui équivalente à 35% à 20 m et 46% à 10 m.
Avec les nouvelles F1, l’air est finalement expulsé proprement par un diffuseur en l'orientant vers le haut afin de limiter la perte d’appui de la voiture poursuivante de seulement 4% à 20 m et 18% à 10 m.
À partir de la saison 2022, l’appui aérodynamique ne sera plus majoritairement généré par des appendices aérodynamiques mais par un phénomène physique : l’effet de sol.
Une F1 à effet de sol cherche à recréer un effet Venturi afin d’accélérer l’air entre la piste et la monoplace en réduisant au maximum l’espace entre les deux. Selon le principe de Bernoulli, quand l’air est accéléré, cela engendre une dépression à l’endroit de l’accélération. De cette manière, il y a une importante différence de pression entre le bas de la monoplace (dépression) et le haut de la monoplace (surpression) qui plaque la voiture au sol. On dit communément que le plancher d’une F1 à effet de sol est une aile d’avion inversée.